lundi 18 janvier 2016

Québec, le retour! Episode 1: King Salmon






      Quand on a gouté aux joies de la pêche dans un pays tel que le Québec, on a qu’une chose en tête, y retourner !
L’an dernier j’y suis allé avec Mèl en couple, en mode touriste. Les trois articles (cliquez ici: 1, 2, 3) que j’ai écrits montrent quand même que la pêche eut une part importante dans le séjour.
Enfin comme dans chaque voyage que je fais… Oui c’est une sorte de maladie chronique dévorante.


Hyper impressionné par le potentiel halieutique, je me suis promis d’y retourner.


Un an après, nous voilà donc en route pour trois semaines de pêche intensive au Québec !!
Pour ce trip exclusivement dédié à la traque des poissons du pays j’ai troqué ma chérie contre mon ami pêcheur Arnaud alias le terrible Cossec.
Notre itinéraire fut vite mis en place. L’an dernier j’ai rencontré tellement de gars super sympas qu’on était déjà invité aux quatre coins du pays. Inutile de vous préciser qu’à chaque endroit nous attendent de bons gros poissonnets !
On a choisi de partir en automne et ce pour plusieurs raisons : les poissons se regroupent et s’alimentent abondamment pour passer l’hiver, il y a beaucoup moins de monde sur l’eau, les prix sont moins élevés et les arbres commencent à prendre de superbes couleurs.


A peine le temps de préparer le voyage que le jour J est là! On est déjà dans l’avion pour 8 heures de vol. Arrivé sur place on récupère les bagages et le bazooka bourré de cannes. On prend une navette qui nous amène à la location de voiture et en avant pour 5 heures de route, de nuit, le teston ramollit et les yeux déglingués. Fatigués mais surexcités nous arrivons dans un bled canadien au cœur de l’Ontario, à Peterborough.
On a le code de la piole, on s’installe, on déballe notre bazar et on commence à peine à réaliser ce qui nous attend…



Arnaud nous a concocté un début de séjour de folie. Tenter de pêcher du saumon. Pas n’importe quel saumon ; le King !! Appelé aussi saumon chinook, ce saumon est coincé dans le lac gigantesque d’Ontario depuis des millions d’années. Comme ceux vivants en mer ils remontent dans les cours d’eau pour se reproduire et c’est à ce moment qu’on peut les traquer à la mouche.
Donc d’ici quelques heures nous serons entrain de pêcher le saumon…. Bonne nuit ! Enfin surtout courte et inefficace.
Le lendemain notre point GPS nous mène au bord d’une petite rivière en pleine campagne. Des champs de céréales OGM inondent les collines sur des kilomètres. Par ci par là des bosquets forment des petites forêts de conifères pleines de chevreuils.
En réflexe de bon passionnés à peine sortis de la voiture, on se rue vers un pont pour voir ce que ça dit en dessous. Arf des pêcheurs sont déjà sur place. On se penche…  Le spectacle est là, juste en dessous.


Au moins 30 individus entre 5 et 15 kilos se la coulent douce. Je parle bien de poissons.



Pour le coup nous ne perdrons pas de temps. Les waders sont enfilés en un éclair, les cannes sont montées et nous voilà parti pour remonter le cours d’eau. Le pas est franc, les yeux rivés sur l’eau. Il va falloir se calmer car ce n’est pas gagné. Les premiers poissons repérés prennent la fuite. Ils ont l’air quand même sur leur garde. Les approches spécial carpe à la mouche vont bien m’aider pour attaquer les premiers fishs. Peu réceptifs il faut vraiment faire dériver les petits streamers à la perfection.

On se concentre, on s’applique et bimmmm ! Premier poisson touché, énorme rush et décroché dans la seconde… Bon, ça commence à être intéressant.

Un autre saumon semble bien énervé un peu plus bas. J’allonge le lancer, en aval, le stream dérive, je reprends contact et le place juste devant le fish. Il se décale et vient bombarder ma mouche ! Je ferre bien fermement et je peux me le permettre, j'ai une canne de 9 pieds en soie de 8 et je suis en 35 centièmes en fluoro carbone.
C’est pendu ! Le poisson décide de descendre la rivière, le frein de mon moulinet est aux anges ! Je reconnais ça à son chant qui est de plus en plus fort !         ZZZIIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiii  ZZZZZZZZZZZZZZZZIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!
Mais c’est que ces bêtes ont du jus ! En même temps c’est vrai ; c’est un saumon !!!!
Il arrive, n’annonce pas une taille exceptionnelle mais c’est mon premier king !! Petite séance photo pour immortaliser l’instant et relâche rapide car ils sont ici pour se reproduire…




Petit à petit nous comprenons comment prendre les poissons et c’est au tour d’Arnaud de jouer à saute saumon ! 
Pour lui ce sera une brave marmule bien impressionnante qui lui aura livré un combat titanesque…




Pour cette première journée c’est pas mal, on est épuisé mais très satisfaits d’avoir rempli notre premier objectif du voyage.


Pour finir la journée on décide de faire un tour dans la ville et de découvrir la rivière qui y passe. Street fishing en Ontario. À voir le profil de la rivière j’oriente notre pêche vers le bass à petite bouche.


Il y a un courant assez soutenu.On peigne la rivière au spinner quand Arnaud prend une bonne touche ; petit combat bien musclé et surprise générale  C’est un musky !!!! Yessssss !!! Premier Musky pour le Cossec !!!!









Nous voilà rassasiés... Un apéro bien mérité, des étoiles plein les yeux et un gros coup de tête viendront achever cette première journée au Canada.
Les trois jours restant seront basés sur la même organisation :
-Pêche du saumon le matin.
-Prospection des canaux,  rivières et lacs de seconde catégorie l’après-midi.



On est dans un pays qu'on ne connait pas, il y a de l'eau et des poissons de partout alors on en profite!!! C'est de la pêche intensive!!!! Malgré tout c'est pas évident, les bass à petite bouche sont plus forts que nous, on se rabat donc sur les petits maskinongés, enfin quand les saumons nous laissent un peu de force pour l'après midi!











Petit à petit la pêche du saumon chinook en Ontario nous a dévoilé son autre visage, un visage beaucoup moins prestigieux…
A vrai dire nous avons délaissés cette pêche pour la dernière journée. Un goût amer est venu gâcher notre «rêve». Celui des braconniers, des gros viandards et même la base de cette pêche qui vise des poissons présents dans ces rivières pour une seule raison : se reproduire.


Sur les parkings une odeur pestilentielle émane de gros sacs poubelle remplis de têtes, de viscères et de restes de saumons. On tombe sur des têtes tranchées et balancées au milieu du cours d’eau et pire, des femelles éventrées à qui on a ouvert le ventre pour pêcher avec leurs œufs…










Et oui, là-bas c’est autorisé. Devant ce spectacle désolant nous avons fait marche arrière.
L'humain reste l'humain et la réalité fait souvent mal mais c'est ainsi; fatalement.

Après coup ce fut tout de même une bonne expérience que de toucher nos premiers saumons chinook, voir ce spectacle saisissant qu’est le rassemblement et la reproduction de ces énormes salmonidés. Maintenant nous savons à quoi nous en tenir mais le trip continue, il ne fait même que commencer !!!


Direction l’immense fleuve Saint Laurent et ses énormes Maskinongés !!!!!!!





 


 

6 commentaires:

  1. Super! Mais un saumon, ça vaut une carpe du même poids, niveau défense ?

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    1. Hum, c'est dix fois plus violent qu'une carpe en moyenne, quand ils sont fatigués, sinon 20 fois plus quand ils sont encore argentés et qu'ils viennent de remonter du lac.
      Quand tu le pêches à la cuillère aux embouchures, il faut attendre que la bestiole se calme sur le premier rush, sinon c'est la casse assurée, avec une tresse de 40 lbs. En gros tu attends qu'il finisse de partir vers le large en regardant ton moulinet se vider, et tu pries qu'il se fatigue avant d'arriver au bout.

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    2. Hum, ça doit être une belle expèrience sur une canne à mouche :-)) !!!

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  2. Bel article, le dentiste, j'ai reconnu pas mal des fosses dans lesquelles je pêche régulièrement. C'était la première fois que je voyais l'eau au pont de Sylvan Glen aussi claire.
    Sinon, petite modification à apporter à ton joli récit : le chinook a été introduit dans les grands lacs dans les années 50-60 pour contrer l'invasion des alewives, les gaspareaux. Même chose pour le coho, la steelhead. Depuis l'effort est soutenu et une portion des populations est devenue sauvage.
    Dommage que vous n'ayiez pas piqué de truite brune, c'est le trophée qui se cache parfois au milieu du tas de chinooks fin septembre :)

    Louis, de Montréal Pêche Blog

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  3. Ah, merci Louis pour ta modif, j pensais vraiment pas qu'on pouvait introduire des saumons comme ça. Très intéressant! Et pour gergy, c'est bien plus violent qu'une carpe quand même.... On a vu des arc en ciel mais pas de brunes.

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    1. Money talks, mon ami ! Les pêcheries au saumon du Pacifique rapportent des milliards de dollars à l'industrie dans son ensemble sur tout le pourtour des grands lacs. Cela dit, l'introduction doit être soutenue car sinon il se produit ce qui s'est passé sur le lac Huron : le poisson introduit disparaît au profit des espèces résidentes.

      La fosse du coude m'a donné mon plus beau chinook pour l'instant, un 39 pouces pour plus de 25 lbs au compteur... heureusement qu'il était un peu crevé parce que sinon j'aurais flanché avant lui.

      Faites-moi signe si vous revenez, j'arpente ces rivières très très souvent pour la steelhead et la brune ;)

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