jeudi 30 octobre 2014

Québec, épisode 3 "Le black-bass"





                  Sur la route les paysages se sont enchainés, déchainés, nous offrant tout un tas de couleurs, d’atmosphères et d’émotions.
On a changé d’endroit à peu prés tous les trois jours, monté notre petit campement dans des forêts, sur des plages, dans la montagne, au milieu des moustiques, sous la pluie et j’en passe. 

Dans ce pays le camping est une religion. Pour chaque emplacement, un coin avec du bois est prévu pour un feu ou des grillades, et pour un max de confort une table avec ses bancs vous attend. 
Mais attention, le camping là-bas c’est une compèt! Les gars sont hyper équipés, leurs pick-up débordent de matos : glacière pour la bouffe, glacière pour les bières, tente en moustiquaire qui recouvre la zone de repas réchauds dans tous les sens, bref c’est le concours de celui qui aura le plus gros barbecue ! 

Ne l’oublions pas on est bien en Amérique, de toute façon une fois sur la route on ne peut pas se tromper, c’est un défilé de bagnoles et de camping-cars monstrueux. 












   En ville, car on y est quand même allé c’est plutôt cool comme ambiance, quelques bouchons mais pas de débiles qui klaxonnent à la Française. Des bars bien sympas, des restos pour tous les goûts le tout entreprit par des gens toujours souriant. Assez idyllique me direz-vous, mais c’est comme ça qu’on a vécu le voyage.
Une petite impression "bisounouresque"...

Tout ce côté Américain me ramène vers un poisson, un poisson peut être moins recherché là-bas car la contamination du maskinongé fait de plus en plus de victimes.
Je vous parle du Black-bass à grande bouche, celui qu’on a chez nous. Ce poisson n’est pas présent partout et par ailleurs, son cousin à petite bouche beaucoup plus puissant à la faveur des pêcheurs de bass.
N’empêche que même si je n’ai pas rencontré de Québécois qui recherchent ce fish il y en a !





 Je reviens donc sur la fin de mon précédent récit, avec Thomas.
La fin de journée s’annonce et se ressent dans les pattes ! On a bien cavalé, prospecté pas mal de nouvelles zones, traversé quelques bras morts du Saint Laurent, marché le long de l’autoroute, et j’ai eu la chance d’attraper deux achigan à petite bouche et quelques petits bass à grande bouche !
Sur le retour nous repassons sur une sorte de bras mort quand je vois un gros bass entrain de marauder.
Je monte immédiatement un gros leurre souple, lance à une dizaine de mètres derrière lui et lui propose mon imitation d’écrevisse ! Pas d’hésitation, le gros glouton s'approche et fait disparaitre mon leurre en un millième de seconde, s’en est suivi un gros ferrage et un combat assez rapide, je bride cette grosse tatane jusqu’à ce que Thomas puisse le saisir.
WOoooohhh sa gueule est énorme, il est bien lourd, j’en reviens pas !
Chez nous, un bass de cette taille c’est un poisson trophée! Je rie comme un abruti tant je suis à la fois heureux et surpris d’avoir attrapé un poisson de cette taille avec autant de facilité, sans même l’avoir recherché assidument.
"Ce doit être ça le Québec.."




 Merci beaucoup Thomas pour cette super session!!!


 Pour vous mettre l’eau à la bouche, la veille, j’étais aussi à la pêche.
En bateau cette fois et pour LE poisson mythique, le maskinongé.
Cette journée viendra clore ma série d’épisodes sur mon voyage au Québec.
Je commence à vous en parler car en faisant quelques lancers hasardeux au pied d’un arbre et après avoir attrapé exactement au même endroit une perchaude j’ai farci ce joli « grande bouche »… Enfin ça c’est juste le début d’une journée que je n’oublierai jamais….

Bientôt la suite...



mardi 28 octobre 2014

Québec, épisode 2 "L'achigan à petite bouche"





              Pour la suite du périple direction l’eau douce et ce n’est pas ce qu’il manque, il y a vraiment de l’eau de partout, de quoi devenir complètement "barjo" ! Le problème c’est de réussir à conduire tout en disant : « et là ! , et là !!!!!, rooo là faut qu’on s’arrête, bouuu et celui là de lac il n’est pas magnifique ??? powww ça pue le brochet ici!!! »
Bon, ça saoule les autres passagers (surtout quand il n'y a qu'une passagère), ça donne des aigreurs d’estomac puis à force on s’habitue. 
Une sorte de blaze s’installe…

C’est à proximité de Québec (la ville) que je pu monter mon matos "bass (appellé aussi achigan ou black bass selon l'humeur) et brochet". 
L’idée était de faire mon premier achigan à petite bouche et dans un rêve des plus lointains d'apercevoir un maskinongé (musky), cousin du brochet.
Pour ça mon ami François m’a concocté deux journées avec lui ! 
J’ai donc une après-midi en canot sur un petit plan d’eau pour tester mon matériel et préparer ces deux jours tant attendus !
Rrrrrr ce lac n’était vraiment pas terrible mais je suis super content d’avoir attrapé deux nouvelles espèces : une barbotte et des perchaudes, surement des cousines de nos perches mais en plus petit… 

la fameuse barbotte, un poisson chat en fait...

les perchaudes


    Un poil déçu car je m’attendais à une avalanche de touches je me concentre sur les jours qui arrivent. Une bonne grosse nuit de sommeil me fera le plus grand bien.
3h30 le réveil sonne, comme « bonne grosse nuit » on a vu mieux ! Les yeux collés je bondis comme un chat maigre hors de la tente, regroupe mon bazar, tente un caca.. non il est trop tôt et me dirige vers le point de rendez vous ! Ponctuel, François est là !! C’est parti pour la pêche !
En attendant le bateau François fit péter deux petits brochets du ponton, j’en décrocherai un par la suite.. 
Hummm ça sent bon! 


   Après un malentendu sur le lieu de la mise à l’eau nous y sommes, le troisième larron est paré ! La journée se passa à bord du super bateau flambant neuf de Simon. La classe et le confort du lund est bien appréciable, merci "Simon El pescador"!
On attaque par les meilleures zones, des leurres de 25 à plus de 50 cm explosent la surface quand pris par la discussion je me rends compte qu’un poisson m’a suivi jusqu’au bateau ! C'est un leurre fait maison qui a fait suivre le gros poissonnet, le Zander Killer de Yod lure! C’était bien un maskinongé d’environ 90 cm.
Pas habitué à ce genre de situation je n’ai pas prolongé mon ramené par ce qu’on appelle le « figure 8 » qui consiste à faire faire au leurre un 8 sous l’eau. Cette technique permet au leurre de continuer de nager et de se retourner face à l’éventuel suiveur qui n’aurait qu’à ouvrir la gueule pour l’engloutir. Un suivi ou un "follow" comme on dit c'est déjà énorme.. Pour l'instant, faudra s'en contenter.




Après cette montée d’adrénaline plus rien…On change donc de technique pour de la traine, les traqueurs de musky pratiquent beaucoup cette technique pour parcourir pas mal de terrain et prospecter les " hot spot " mais en vain. Ce poisson se mérite, c’est un  vrai mythe là-bas et dans le monde entier et c’est bien épuisé qu’on  rentrera se reposer car demain c’est rebelote ! 


Au petit matin, c’est même heure même lieu de rdv. La fatigue commence à se faire sentir mais c’est le dernier jour de pêche dans cette région. 
Au programme : traque du musky le matin en bateau et pour l’après-midi pêche du bord avec peut être mon premier Bass à petite bouche !
François est accompagné de son cousin Christopher. Ils connaissent vraiment bien leurs spots mais ça ne suffira pas à décider les maskinongés. Quelques attaques en surfaces et quelques ratés nous auront fait bondir mais encore une fois ce poisson tant espéré ne montera pas au bateau…





 Rapide pause casse croute et c’est parti pour fouler les berges d’une petite rivière secrète.  C’est super joli, il fait bon, le top quoi ! Très rapidement j’aperçois une silhouette connu, celle d’un Bass mais sa robe est différente, c’est un Black-Bass à petite bouche ! Ces poissons sont magnifiques, ils n’ont pas la même couleur et affectionnent des zones avec plus de courant. Je rêve d’en attraper un et ça ne tardera pas avec cette petite prise. 


Héhé, il n’y a pas que les gros poissons qui font plaisir.
Quelques minutes plus tard, pendant que François enchaine les fishs, je lance dans une fin de rapide et je sens immédiatement un poids sur la ligne, c’est plus gros et ça part vers le fond, j’en reviens pas de l’énergie de ce poisson, il me prend du fil et me donne l’impression qu’il ne se rendra jamais. Après avoir tout donné ce petite bouche crève la surface, il n’est pas énorme du tout mais quelle puissance il a pu déployer!


Je reste admiratif devant ce lutteur hors norme alors que François est pendu à son tour. C’est plus gros et sa petite canne tire la langue.  Une fois sorti, on peut admirer ses zébrures avant le « release ».




Pour finir la journée un Crapet vînt se rajouter aux nouvelles espèces pêchées.



Sur le chemin du retour je réalise que ce pays est rempli de poissons et de personnes super sympas, toujours prêtes à rendre un service, à partager des coins de pêche et des moments inoubliables.
Merci Franky !
  Pour continuer cet épisode je vous propose un saut dans le temps pour atterrir à la fin de mon séjour
Québécois, à Montréal où j’ai pu partager une journée de pêche avec Thomas, spécialiste de la pêche à la mouche.  

Après une bonne discu sur un parking on est allé prospecter des zones aux abords du fleuve Saint-Laurent et quand on voit l’étendu des zones pêchables on comprend immédiatement le potentiel halieutique hors norme du pays. J'comprends pourquoi t'es resté là-bas Thomas.... 
Malheureusement pour nous, même au Québec la pêche n’est pas toujours exceptionnelle ! Ceci dit la bredouille est assez rare et pour ce, la chance a tournée quand dans un rapide prometteur quelques « petites bouches » sont venu percuter mon spiner-bait !
Dans un courant soutenu ce poisson est encore plus violent, on dit qu’il est deux fois plus fort que son cousin à grande bouche et franchement ce n’est pas exagéré ! A peine ferré il s’élance dans les airs à plusieurs dizaine de centimètres au dessus de la surface, se cale dans le courant, dévale les pentes, bref, du bonheur en barre !
Ce poisson est tout simplement parfait pour la pêche sportive en eau douce. J'ai déjà hâte d'y retourner en attraper de plus gros!! Mais bon c'est pas demain la veille...
Je reviendrai plus tard sur cette fin de session car même si je parle ici d’une journée peu poissonneuse une surprise viendra clore notre partie de pêche.

L'épisode suivant concernera un poisson qu'on connait un peu plus en France... A très bientôt !!!




mardi 21 octobre 2014

Québec, épisode 1 "Le bar rayé"





        Il est temps de se lancer, retracer nos 32 jours passés de l’autre coté de l’atlantique.
Cette histoire ne sera pas expédiée en une seule fois mais en plusieurs épisodes, un épisode par poisson recherché.
Avant de s’étendre sur la pêche, ce road trip était avant tout un voyage à deux dans une petite voiture (vraiment petite) louée pour le mois, les pneus semblaient corrects et l’assise confortable.
Il ne restait plus qu'a trouver la bonne organisation pour la transformer en camping car...
Tente, duvets, matelas, oreillers, matériel de camping, hamacs, 5 cannes à pêche, une grosse boîte de leurres et même du pastis!
Que demander de plus pour découvrir les grands espaces, la Gaspésie, les forets interminables, les lacs par centaines, on veut la carte postale quoi ! 
Et c’est vrai, j’insiste bien là-dessus, l’image du Québec que l’on a est belle et bien la simple réalité.
Terre de nature et de respect. Ce mot « respect » existe bien plus là -bas que chez nous et la réputation que les Québécois détiennent n’est vraiment pas volée.
Cependant tout n’est pas rose, un bémol plane au dessus de leur tête, des contradictions naissent à chaque coin de rue opposant ce peuple si sympa et ce pays encore si magnifique au capitalisme à l’américaine et aux politiques imbus de pouvoir et d’intolérance.
Enfin , nous sommes ici en vacances donc place au tourisme...



 A peine arrivés sur le sol canadien nous voilà parés pour avaler des kilomètres.
Direction la Gaspésie, langue de terre bourlinguée entre l’océan atlantique et le fleuve Saint-Laurent.
Une sorte de Bretagne Québécoise qui abrite une richesse faunistique hallucinante ! De la baleine bleue aux colibris en passant par les ours on n’a que l’embarras du choix, puis les paysages sont ...       Grandioses!

















Pour ce qui est de la pêche il me faudra éviter les phoques et les fous de Bassan afin de me concentrer sur un poisson qui m’a de suite captivé ; le bar rayé ! 

Histoire courte: ce poisson avait disparu du coin suite à la surpêche et depuis de redoutables efforts de protection et de rempoissonnement il a commencé sa recolonisation envahissant carrément certaines zones. Côté Saint-Laurent sa pêche n’est pas encore autorisée mais c’est dans la" baie des chaleurs", quelques centaines de kilomètres plus loin et après 15 jours de tentatives sans la moindre touche que la chance tourna ! 

 




A vrai dire c’était notre dernière soirée coté mer avant de monter vers les montagnes, ma dernière heure de pêche, notre dernier coucher de soleil. 


Alors c’est clair, dans ces moments je deviens une machine à pêcher lançant sans cesse mon leurre occultant la douleur de mon épaule un peu trop sollicitée. Et aux prémisses du désespoir, d’un coup, c’est la touche !



 Inutile de tenter de vous expliquer ma joie lorsque je ressenti la peignée qu’a reçu mon leurre. 
ET  Bimmmm, ferrage, hurlements primitifs, combat, tout va très vite, je ne laisse pas trop de place au plaisir de la bagarre tant je veux voir ce poisson, un seul hameçon simple sans ardillon ça ne rassure pas.. 
Mais il est bien là, c’est mon premier, je suis heureux, même soulagé d’avoir réussi. Bienvenue au pays de la pêche!



Nous le regardons repartir, c’est en quelques sortes  un au revoir à la Gaspésie et à cette première partie de notre voyage. 
A bientôt pour le second épisode...