mardi 14 février 2012

Réunionite aîgue!



          Ah les voyages!!!  C'est toujours trop bien!     Et les retours!!!    C'est toujours pourri!

      J'en suis des fois à me demander pourquoi repartir si c'est pour prendre trois semaines à s'en remettre...
Çe doit être normal, on reste sur le cul pendant un moment car on était pénard, les fesses dans le sable avec la personne qu'on aime. On a vu de belles choses, mangé de super trucs, bu des boissons fantaisies, attrapé des poissons aux couleurs et aux formes inimaginables puis ce qui devait arriver finit par arriver... 




 Il faut reprendre une activité, faire parti de la société pendant un certain temps,  travailler pour avoir gagner le droit de la requitter et repartir encore plus loin.

L'île de la Réunion c'est un concentré de ce qui se fait en Océanie. C'est tout petit mais ça fait très mal, un peu à l'image de leur piment cabri...
On peut dire que cette île c'est deux volcans qui sortent de l'eau atteignant 3071m dont un encore capable de cracher du feu.
Tout les cinq kilomètres le climat change, un vrai calvaire pour évaluer la météo du lendemain mais quel bonheur pour les yeux.

La végétation passe de luxuriante à quasi désertique en quelques mètres. Des trombes d'eau vous détrempent et en quelques secondes c'est le soleil qui vous demande gentiment de retourner faire une sieste..
Vous pouvez choisir entre plage de sable noir aux vagues surpuissantes ou plage de sable blanc pour bain de pied dans un super lagon...





                     
 
La carte postale plus ou moins décrite avec ces paysages aux multiples facettes passons aux poissons



Niveau eau douce:
Pas de bête incroyable mais des truites arc en ciel qui se reproduisent naturellement sur l'île depuis une cinquantaine d'années.
Malheureusement pour elles les cyclones et les pluies torrentielles ne leur laissent pas beaucoup de temps pour grandir et les envoient régulièrement nourrir les requins!

Cela dit, elles sont relativement tranquilles. La pêche en mer représente 99.9% de l'activité halieutique sur l'île. J'ai donc fais parti des 0.1% qui se tentent à grimper les parois verticales de ces  montagnes... en pleine forêt primaire.. et tout ça  pour des truites!




Ma première journée était en fait une randonnée d'entrainement pour préparer le GR R1 qui par la suite m'aura autant fait de mal aux jambes que de bien aux yeux! Nous sommes Mèl et moi même descendu à "Grand Bassin", en gros 700 m de dénivelé négatif, pause à la rivière ou plutôt au fameux "grand bassin" puis évidement chemin inverse en montée... Arrivé en bas on a les jambes qui tremblent tandis qu'arrivé en haut on est bourré de crampes.



Ça nous à laissé assez perplexe sachant que deux jours après on y allait pour une semaine entière...


     Entre temps j'ai quand même pu tremper du fil: petite canne spinning spécial poissons nageurs de 3 à 5 cm de chez Garbolino (nickel pour la truite). Le torrent est magnifique, l'eau est assez fraîche mais se sera un capot. Il faut dire que j'ai tenté le coup en pleine après midi sous 35 degrés puis à vrai dire les truites étaient bien plus haute sur le cours d'eau...


Arf revanche!! 
La deuxième tentative fût la bonne: Rivière Langevin après un orage. Le contexte de cette session ne me plaisait guère, il venait de tomber une brave sauce, d'énormes blocs rocheux se décrochaient des falaises qui entourent la rivière, j'étais seul, et le sentier était fermé. Bref je ressentais une certaine pression.
Mais c'était ma dernière chance d'attraper une truite de la Réunion.




Après 45 mn de marche j'arrive au lieu dit Cap blanc, j'ouvre mon agrafe, lui enfile un petit leurre de chez Smith et je me mets à remonter la rivière. les cailloux glissent à mort, l'eau n'est pas très chaude et la brume recouvre les forets de Filaos (résineux du coin).
Ça y est! Je suis dans mon élément, c'est magique, j'ai vraiment l'impression d'être seul au monde et cette sensation de danger me pousse encore plus à éveiller mes sens.

Dans ces moments le pêcheur fait preuve d'une une extrême concentration.



Les truites sont bien là, et bien active en plus. L'orage a du ouvrir leur appétit et faire tomber quelques proies à l'eau. 3ème lancé je ramène par saccades et bim une tappe franche, je ferre! Première truite arc en ciel des tropiques! Wouhouu elle doit faire 22cm, c'est pas la folie mais je la contemple dans cet environnement si improbable avant de la relacher!


 Tout au long de l’après midi j'attraperais une dizaine de poissons, pas de monstre mais de belles truites combatives au ventre bien rempli! Elles sont super agressives, le fait de ne subir qu'une très faible pression de pêche les laisse libre de dévoiler leur hargne à tabasser tout ce qui passe. Je les ai même tenté avec des leurres que l'on fait nager à la surface (stick bait), un peu comme un lézard qui traverse. A peine aussi grosses que le leurre il faut les voir venir y taper dedans comme des goinfres!
Je n'imagine même pas le résultat de ces attaques avec des poissons de 50 cm...




Passons à  l'océan! 
J'ai jamais trop de chance avec l'océan, cette immensité où l'on ne sait jamais où lancer tellement les choix sont nombreux..

Pourtant c'est comme en rivière, il y a des postes, des courants, des petits poissonnets tout mignons et des poissons trés méchants pour les manger!!
La vie se déplace, s'organise autrement dans l'eau salée mais au final c'est simple, il faut savoir observer le milieu et connaître les moeurs des poissons: Lire l'océan.

Bon j'avoue, pas si simple que ça...





J'ai commencé du bord avec ma petite canne à truite dans les rouleaux de Grande Anse. Hop je decide de pécher avec un petit jerk-bait blanc très efficace pour le bar..
Décors de rêve, maillot de bain, (gros coup de soleil sur le front)....
Sur l'un de mes premiers lancés j'ai pris une frappe! Un petit capitaine (appellation locale qui n'a rien a voir avec l'autre capitaine) aux couleurs fluo se débat bien, il doit faire 1 kilo et finira par se décrocher à mes pieds... Pfff !! Ça, c'est mauvais signe.. D'ailleurs je ne ferais plus rien de la journée.


Dans ma boîte ou plutôt mes boites j'ai pris tout un arsenal allant du méga Popper à Carangue au mini leurre souple pour le Rock fishing (pêche dans les rochers).

Résultat pour le Rock fishing: quelques petits poissons fort sympathiques!



Ce style de pêche consiste à traquer les poissons de roche. Chez nous on va plutôt rechercher des rascasses, gobbies, blénnies, petits loups et le tout avec de petits leurres.





A la Réunion le rock fishing c'est comme pêcher dans l'aquarium, notre  leurre souple avive la curiosité d'un paquet de prédateurs. Le spectacle est magnifique, à tel point que l'on ose pas ferrer de peur d'abimer ces bijoux marins.
Cette technique est vraiment sympa pour découvrir les poissons d'un nouveau spot, avec du matériel léger les sensations sont garanties!







Le rock fishing a tout de même ses limites quand on connait le potentiel de l'océan indien! On finit par regarder au large et des questions vous envahissent la tête!

 Il doit bien avoir des trucs énormes là dedans! Où est ta mère toi petit poisson???
Peu à peu l’œil glisse vers la canne plus puissante, vers des leurres plus imposants....
Le problème qu'on a quand on pêche du bord, c'est qu'on veut toujours lancer plus loin.


Plus loin c'est là que sont les gros: les bonites, les thons, les thazards, et les requins dont la réunion se traine une sacrée réputation!


Et bien plus loin c'est prendre un bateau........

Nous avons rencontré un pêcheur professionnel qui nous a permi de nous frotter aux pélagiques de la Run! Un petit réveil à 4h du mat, un petit dej et c'est parti nous montons à bord de son bateau!
Bouu je me rends vite compte que ça remue autrement qu'en Méditerranée...



Au bout d'une heure de navigation et après avoir plongé ma tête trente secondes dans mes boîtes de pêche je suis mal, très mal. D'un coup d’œil je regarde Mèl, elle a l'air nickel sourire aux lèvres, scrutant l'horizon. Il faut assurer, je fais style que tout va bien....C'est quand même moi le pêcheur!
 

Une heure après on arrive enfin sur le spot et les poissons sont au rendez vous.

Autours d'un DCP les oiseaux tournoient, il y a des mouvements à la surface, des poissons sautent, c'est des thons jaunes, ils sont en chasse!!!!
Ah tout d'un coup ça va mieux!!! Tout fou, je prends la canne et accroche un leurre que m'a conseillé le "capitaine"!
Je laisse donc dériver un espèce de calamar rose fluo et bim, décroché, rebim, redécroché, rerebim , pendu!!! Et d'un petit thon jaune! superbe poisson, un vrai missile! Je passe la canne à Mel, même sanction et premier thon!




     L'euphorie des premières prises laissera place au chaos, les creux de trois mètres nous rendront à l'évidence, nous allons nourrir les poissons à grand renfort de café, tartines et autres fruits prédigérés. Bref pâté, oulla ça va pas bien, pas bien du tout!

Au final on aura attrappé en 45mn de pêche pour 2h de navigation 4 thons jaunes et une bonite.
On en gardera un sacré souvenir!




Ce fût les derniers poissons sortis de l'eau du séjour.
Niveau pêche à la mouche je ne leur aurais pas fais bien mal aux dents!
J'aurais pu m'acharner un peu plus en mer mais pour prospecter je trouve "le leurre " plus efficace ou du moins plus facile.















Un pauvre Tilapia finira quand même hors de l'eau et non sans mal!! Il aura fallut passer  l'ensemble de mes mouches sous leur nez!!!!










Voilà, il est temps de plier soigneusement tous ces souvenirs, de remettre des chaussettes et d'affronter la dure réalité qui dit que les bons moments ont une fin.