lundi 30 janvier 2012

Leurre est au bilan!




            On y est, la carte de pêche n'est plus valide, la tresse est usée, les hameçons ne piquent plus, les poissons ont les dents propres et les arbres n'ont plus de feuille... Ce froid engourdissant, cette nature comme à l’arrêt me donne envie de rêvasser, de laisser vagabonder mon esprit à travers les souvenirs de parties de pêche de cette année....

 
    C'est quand même bizarre de ne pas se lasser, de ne pas en avoir sa claque de rentrer avec les mains qui puent le poisson, de se rendre compte que le jean tout propre est désormais HS, plein de mucus de carpe, de marcher des heures dans les cailloux, de se faire traiter de noms d'oiseaux car on a relâché un poisson mangeable ou pire: :
ne rien attraper!!
C'est quand même bizarre d'en vouloir toujours plus, de s'acharner à s'en rendre complètement abruti... C'est peut être ça l'addiction, la drogue...
Ou peut être qu'en fait.....

En fait la pêche ne serait  qu'un moyen, qu'un prétexte, qu'une excuse pour se retrouver complice voir immergé par cette chose, cette chose qui ne déçoit et ne décevra jamais: la nature.

La pêche pourrait être une manière  assez égoïste voir cruelle de se sentir en harmonie avec son environnement naturel mais elle nous permet de faire ressortir le caractère sauvage, agressif, palpitant des milieux aquatiques ne répondant qu'à un seul besoin: la survie.

La pêche nous rappelle que nous sommes des hommes et que depuis toujours elle a accompagné notre évolution. Notre pratique actuelle est le résultat de cette évolution, ce besoin de pêcher qui n'est certes plus un besoin vital mais le sentiment de faire parti de cette nature qui nous fascine.

Cette saison fût riche en émotion avec la découverte de la carpe à la mouche, avec la volonté de pêcher de plus en plus à la mouche... Je n'oublie pas les carnassiers, au contraire, ma boite contient des leurres intéressant pour chaque espèce de manière à devenir le plus polyvalent possible, s'adapter à toutes les situations. Une canne pour attraper tout et n'importe quoi, ne pas se surcharger de matériel histoire d'être simplement libre, discret, fondu dans la ripisylve.
M'imaginer changer de mouche pour passer d'un brochet d'1m16 à une carpe d'environ 15 kilos en quelques minutes d’intervalle était pour moi inconcevable, désormais je peux dire: " Quel souvenir!"
Bref, ce que je retiendrai de cette saison c'est que la mouche exerce l’œil, l'esprit et nous apprend à lire entre les lignes de la rivière.